"Faut-il avoir peur des cellules d’évangélisation ?" Interview
Faut-il avoir peur des cellules ?
"Oui, bien sûr, il faut avoir peur des cellules car c’est un vrai
chemin de sainteté pour les laïcs et cela demande au pasteur de croire
profondément en eux. En plus, comme les cellules visent à intégrer les
païens, c’est une source constante de problèmes. Que voulez-vous, là où
il y de la vie, il y a des complications. Je me souviens d’une remarque
de Don Pigi que je félicitais pour la transformation de sa paroisse :
« Oui, me répondit-il, c’est beau, mais il faut accepter que chaque
semaine quelque chose de grave arrive. ». Jésus n’est pas venu apporter
la paix mais la division… celui qui veut travailler à la venue du
Royaume ici-bas comprendra.
« Cellule » : cela ne résonne-t-il pas comme secte ?
Seuls ceux qui ne veulent pas vraiment s’engager se laissent
paralyser par de telles résonances. Appelez cela comme vous le voulez,
vous n’aurez aucun procès des responsables !
D’où nous vient cette méthode ?
Cette nouvelle méthode d’évangélisation est née, puis s’est
développée à Séoul (Corée du Sud) dans l’église pentecôtiste du pasteur
Paul Yonggi Cho. Mise en place ensuite, avec les adaptations
appropriées, dans la paroisse catholique Saint-Boniface à Pembroke Pines
(Floride, Etats-Unis) grâce à un prêtre Irlandais, le Père Michael
Eivers, elle est arrivée ensuite à Milan dans la paroisse
Saint-Eustorgio par Don Pigi avec les encouragements du Cardinal
Martini. C’est dans cette paroisse que sont nées, en 1988, les quatre
premières cellules paroissiales du continent européen. Elles se sont
vite multipliées : quatre ans après, on en comptait soixante-dix avec
plus de mille membres. Depuis 1990, un séminaire européen est organisé
chaque année, compte tenu de l’intérêt que cette méthode a suscité aussi
bien en Italie qu’à l’étranger, où les cellules paroissiales ont été
mises en place dans de nombreuses paroisses.
De quoi s’agit-il, concrètement ?
D’une rencontre hebdomadaire de chrétiens qui ont compris qu’un feu
brûlait dans la poitrine humaine du Verbe de Dieu ; celui de faire
connaître l’amour de son Père à tout homme afin que tout homme soit
sauvé. Ils prient ensemble, se laissent enseigner par l’Eglise et
s’encouragent à servir ceux qui les entourent pour les gagner à Jésus.
A quelle problématique répondent les cellules ?
A celle du besoin de petites fraternités, à la vocation de tout
baptisé à témoigner, à la vocation de toute communauté chrétienne d’être
elle-même missionnaire sous peine de n’être même pas une communauté
chrétienne.
Quel est l’objectif final ?
L’objectif est clairement d’amener les perclus, les sourds, les
boiteux, les malades d’aujourd’hui dans la salle du festin des noces,
c’est-à-dire là où la communauté chrétienne locale célèbre
l’eucharistie.
Comment se déroule la réunion d’une cellule ?
Louange, partage, enseignement, intercession, voilà les moments-clés d’une rencontre qui ne dépasse pas une heure et demie.